En ce début 2025, alors qu’Animal Crossing: New Horizons continue de caracoler en deuxième position des ventes sur Nintendo Switch avec plus de 46 millions d’exemplaires, un nouveau livre de Kelsey Lewin publié chez Boss Fight Books revient sur l’histoire fascinante de la localisation du premier opus de la série.
Un défi de localisation sans précédent
Le premier Animal Crossing, initialement sorti au Japon sous le nom de Dōbutsu no Mori, était tellement ancré dans la culture nippone que personne ne pensait possible son adaptation pour l’Occident. « Si on veut le sortir hors du Japon, il faut tout changer », avait déclaré le producteur Takashi Tezuka à l’équipe de localisation.
L’équipe de la « Treehouse » de Nintendo of America, dirigée par Leslie Swan, s’est alors lancée dans un projet titanesque. Cette division secrète, cachée derrière une porte verrouillée sans marquage au siège américain de Nintendo, a dû repenser intégralement le jeu pour le public occidental.
Une adaptation culturelle en profondeur
Le travail ne s’est pas limité à une simple traduction. Les équipes ont dû :
- Adapter les fêtes et traditions : Le Jour des Enfants japonais a été remplacé par des événements plus occidentaux
- Repenser les références culturelles : Le sanctuaire shinto est devenu un puits à souhaits
- Localiser l’humour : Les jeux de mots ont été entièrement réinventés pour garder leur sens
« Il y avait une volonté des deux côtés de conserver certains éléments importants de la société japonaise, même s’ils n’étaient pas compris de la même façon ici », explique Leslie Swan.
Un travail d’équipe acharné
L’équipe de localisation a travaillé d’arrache-pied pendant des mois. « Je n’oublierai jamais de voir toute mon équipe, notamment Nate Bildhorff avec sa capuche, travailler 12 heures par jour sur son clavier », se souvient Swan.
Ce travail minutieux a permis de créer une version occidentale qui conserve l’essence du jeu original tout en le rendant accessible à un nouveau public. Certains éléments japonais ont été conservés, comme les « Gyroïdes » (inspirés des Haniwa, des statues funéraires), créant un mélange culturel unique qui fait aujourd’hui partie de l’ADN de la série.
La réussite de cette localisation a ouvert la voie au succès mondial d’Animal Crossing, prouvant qu’avec suffisamment d’efforts et de créativité, même le jeu le plus culturellement spécifique peut toucher un public international.