L’Union européenne remet Apple sur la sellette. Les régulateurs antitrust européens s’intéressent de près aux nouvelles conditions tarifaires imposées par la firme de Cupertino aux développeurs d’applications. Au cœur des préoccupations : une nouvelle taxe de 0,50€ par installation qui fait grincer des dents la communauté des développeurs.
La Commission européenne vient de lancer une nouvelle vague d’enquêtes ciblant spécifiquement la « Core Technology Fee » d’Apple, selon plusieurs sources proches du dossier. Cette taxe, introduite début 2024 en réponse au Digital Markets Act (DMA), s’applique à chaque première installation d’une application, même si celle-ci est gratuite.
« Cette nouvelle structure tarifaire pourrait avoir des répercussions significatives sur l’écosystème des applications mobiles », confie un expert du secteur sous couvert d’anonymat. « Pour une application comptabilisant un million de téléchargements, cela représente déjà 500 000€ de frais. »
Les développeurs indépendants sont particulièrement inquiets. Thomas Dupont, créateur d’applications français, témoigne : « Cette taxe représente un risque majeur pour les petits studios. Même avec une application gratuite, nous devons désormais payer pour chaque installation. C’est un modèle économique difficilement viable. »
La Commission européenne s’interroge notamment sur :
- L’impact de ces frais sur la concurrence
- Les conséquences pour les développeurs d’applications gratuites
- La conformité avec le DMA
- Les alternatives proposées aux développeurs
Apple défend sa position en arguant que ce nouveau système est plus équitable. La firme souligne que les développeurs peuvent désormais :
- Utiliser des systèmes de paiement alternatifs
- Distribuer leurs applications via des stores tiers
- Bénéficier d’une commission réduite sur l’App Store (de 30% à 17%)
Cependant, les critiques soulignent que ces avantages sont contrebalancés par la Core Technology Fee. Les grandes applications comme Spotify ou Netflix pourraient voir leurs coûts augmenter significativement, tandis que les petits développeurs risquent de devoir revoir leur modèle économique.
L’enquête de la Commission européenne pourrait déboucher sur de nouvelles obligations pour Apple, qui a déjà dû adapter ses pratiques suite à l’entrée en vigueur du DMA. Les régulateurs examinent également si cette taxe ne constitue pas une manière détournée de maintenir l’emprise d’Apple sur l’écosystème iOS.
Le secteur attend avec impatience les conclusions de cette enquête, qui pourrait redéfinir les règles du jeu dans le développement d’applications mobiles en Europe.