Apple veut sa place au procès antitrust contre Google : la pomme ne fait pas confiance à l’avocat de son partenaire
Coup de théâtre dans la saga judiciaire qui oppose Google aux autorités américaines concernant ses pratiques anticoncurrentielles dans la recherche en ligne : Apple demande à participer au procès ! La firme de Cupertino estime que Google ne défend pas correctement ses intérêts, notamment concernant les juteux accords de partage de revenus qui lient les deux géants de la tech.
L’affaire, qui a débuté en septembre 2023, porte sur la domination écrasante de Google dans le secteur de la recherche en ligne. L’accusation principale ? Google aurait scellé des accords d’exclusivité illégaux avec des entreprises comme Apple pour imposer son moteur de recherche par défaut sur leurs appareils, étouffant ainsi toute concurrence. Imaginez : vous achetez un iPhone flambant neuf et, sans même y penser, vous tapez vos requêtes dans Google, sans jamais envisager d’alternative. C’est précisément ce mécanisme que les autorités américaines remettent en question.
Et c’est là qu’Apple entre en jeu. Si Google est condamné, les accords de partage de revenus qui permettent à Apple de toucher des milliards de dollars chaque année pourraient voler en éclats. On comprend mieux pourquoi la pomme ne veut pas laisser Google seul maître du jeu. Elle craint que sa défense, focalisée sur ses propres intérêts, ne prenne pas suffisamment en compte les implications financières pour Apple.
« Nous ne pouvons pas nous fier à Google pour défendre nos accords », pourrait-on résumer la position d’Apple, même si aucune déclaration officielle n’a utilisé ces termes précis. La firme de Cupertino veut avoir son mot à dire, influencer les débats, et s’assurer que ses intérêts financiers seront préservés.
La tension entre les deux géants est palpable. D’un côté, Google joue l’apaisement en proposant de modifier ses accords de recherche pour les rendre non exclusifs. En clair, Apple et d’autres fabricants pourraient choisir librement le moteur de recherche par défaut sur leurs appareils. Une tentative de désamorcer la bombe antitrust ? Sans doute, d’autant plus que Google est sous le feu des critiques en Europe également, où des amendes records lui ont déjà été infligées pour des pratiques similaires. L’article de L’Alsace mentionnant l’amende record de Google et le remboursement demandé à Apple, bien que lié à une autre affaire (aide d’Etat illégale), illustre la pression constante exercée sur ces entreprises par les régulateurs.
De l’autre côté, Apple joue la carte de la prudence. L’entreprise est certes dépendante des revenus générés par Google, mais elle ne peut ignorer les risques d’être associée à des pratiques anticoncurrentielles. Sa participation au procès lui permet de se positionner comme une entité distincte de Google, soucieuse du respect des règles de la concurrence.
L’enjeu du procès est colossal. Il pourrait redéfinir le paysage de la recherche en ligne et impacter durablement les relations entre les géants de la tech. Imaginez un futur où, sur votre iPhone, vous pourriez choisir entre Google, Bing, DuckDuckGo, ou tout autre moteur de recherche, directement à la configuration initiale. Ce procès pourrait bien être le premier pas vers cette réalité. La décision du juge d’autoriser ou non la participation d’Apple sera donc déterminante.
Le PDG de Google, Sundar Pichai, avait défendu bec et ongles les accords avec Apple lors de son audition. Selon lui, ces partenariats sont le fruit d’une concurrence acharnée et bénéfiques pour les consommateurs. Il avait notamment mis en avant la qualité du moteur de recherche Google et l’importance des revenus générés pour Apple. Un argumentaire qui n’a visiblement pas convaincu Apple, qui préfère désormais prendre les choses en main.
Ce bras de fer judiciaire entre les autorités américaines, Google et maintenant Apple, promet d’être riche en rebondissements. L’issue du procès aura des conséquences majeures pour l’avenir de la recherche en ligne et, plus largement, pour l’équilibre des pouvoirs dans le monde numérique. Reste à savoir si la pomme réussira à croquer une part plus grosse du gâteau, ou si elle se fera finalement écraser par la machine Google.