Le géant néerlandais des équipements pour semi-conducteurs ASML vient de dévoiler des résultats trimestriels époustouflants, avec un bond de 169% des commandes nettes au quatrième trimestre 2024, atteignant 7,09 milliards d’euros. Ces chiffres arrivent dans un contexte tendu, marqué par l’émergence du modèle d’IA DeepSeek qui secoue le marché.
Les résultats dépassent toutes les attentes avec un chiffre d’affaires net de 9,26 milliards d’euros et un bénéfice net de 2,69 milliards d’euros, surpassant les prévisions des analystes de LSEG qui tablaient respectivement sur 9,07 et 2,64 milliards d’euros.
La performance d’ASML est d’autant plus remarquable qu’elle intervient dans un contexte où DeepSeek, une startup chinoise, vient de lancer son modèle R1, promettant des performances supérieures à OpenAI pour un coût inférieur. Cette annonce avait initialement provoqué une onde de choc sur les marchés tech, soulevant des questions sur les investissements massifs en infrastructure AI.
« Ces résultats prouvent qu’ASML n’est ni surévalué, ni gonflé artificiellement », affirme Michael Field, stratégiste en chef chez Morningstar. « Nous estimons que l’action devrait valoir environ 850 euros, ce qui, compte tenu du recul récent, représente une excellente opportunité pour les investisseurs. »
Les machines EUV (Extreme UltraViolet) d’ASML, essentielles à la fabrication des puces les plus avancées, ont généré 3 milliards d’euros de commandes ce trimestre. Ces équipements ultra-sophistiqués, dont ASML détient le monopole mondial, sont cruciaux pour les fabricants de semi-conducteurs comme TSMC, Samsung et Intel.
Le succès d’ASML s’explique notamment par l’explosion de la demande en puces pour l’intelligence artificielle, malgré les inquiétudes liées à DeepSeek. Les GPU Nvidia, nécessaires au fonctionnement des modèles d’IA les plus avancés, requièrent des processus de fabrication de plus en plus sophistiqués, ce qui maintient une forte demande pour les équipements ASML.
La valorisation boursière d’ASML, qui a clôturé à 646,60 euros par action mardi, reflète sa position dominante dans un secteur stratégique. L’entreprise néerlandaise reste le seul fournisseur mondial capable de produire les machines EUV indispensables à la fabrication des semi-conducteurs les plus avancés, un atout majeur dans le contexte géopolitique actuel des tensions technologiques entre les États-Unis et la Chine.