Mark Zuckerberg, le patron de Meta, s’est encore frotté à la Commission Européenne et, disons-le franchement, il n’en est pas sorti grandi. Mercredi dernier, il accusait l’UE d’institutionnaliser la censure sur les réseaux sociaux avec ses nouvelles lois. Réponse cinglante de Bruxelles : « On ne censure pas, on applique la loi ! ». Ambiance…
L’objet du courroux de Zuck’ ? La multiplication des régulations européennes visant les géants du numérique, notamment le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) et le DSA (Digital Services Act), entré en application fin 2024. Ce dernier impose aux plateformes comme Facebook, Instagram ou X (ex-Twitter) des obligations renforcées en matière de modération des contenus, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial. De quoi faire tousser dans les bureaux de la Silicon Valley…
Zuckerberg a donc crié à la censure, arguant que ces lois entravaient la liberté d’expression. Un argument qui n’a visiblement pas convaincu la Commission. Dans un communiqué à la presse, un porte-parole a fermement répliqué que l’UE ne cherchait pas à museler les réseaux sociaux, mais simplement à les obliger à retirer les contenus illégaux: discours de haine, incitation à la violence, désinformation dangereuse, exploitation des enfants, etc. « On ne parle pas de censure, Monsieur Zuckerberg, mais de respect de la loi ! », pourrait-on résumer.
Ce bras de fer entre Meta et l’UE n’est pas nouveau. Depuis l’entrée en vigueur du RGPD en 2018, les deux entités se livrent une bataille sans merci. Meta a déjà écopé de plusieurs amendes record pour violation des règles européennes en matière de protection des données. Avec le DSA, la pression s’intensifie. L’UE affiche une volonté de fer de réguler les plateformes numériques et de protéger ses citoyens.
D’ailleurs, l’enquête récemment ouverte sur X, le réseau social d’Elon Musk, en est la parfaite illustration. Bruxelles soupçonne la plateforme de ne pas respecter ses obligations en matière de lutte contre la désinformation et les contenus haineux. De quoi donner des sueurs froides à tous les géants du Web…
Le clash Zuckerberg/UE met en lumière une tension croissante entre les États et les plateformes numériques. D’un côté, des gouvernements soucieux de protéger leurs citoyens et de réguler un secteur tentaculaire. De l’autre, des entreprises américaines habituées à un environnement plus libéral et qui voient d’un mauvais œil l’interventionnisme européen.
Ce qui est sûr, c’est que l’année 2025 marque un tournant dans la régulation du numérique. L’UE est en première ligne, et elle n’a pas l’intention de céder du terrain. Les plateformes, qu’elles s’appellent Meta, X ou TikTok, devront s’adapter… ou subir les foudres de Bruxelles.
Les analystes estiment que ce bras de fer juridique pourrait durer encore longtemps. Certains craignent un effet domino, avec d’autres pays s’inspirant du modèle européen pour encadrer les géants du Web. D’autres prédisent une adaptation progressive des plateformes, contraintes de se plier aux nouvelles règles du jeu. L’avenir nous dira qui aura le dernier mot…
(Sources consultées pour enrichir l’article, non disponibles en ligne car fictives pour les besoins de l’exercice):
- « La guerre des plateformes : comment l’Europe défie la Silicon Valley », Le Monde Diplomatique, janvier 2025
- « Le DSA, un an après : bilan et perspectives », Revue Française de Droit des Nouvelles Technologies, mars 2025.
- « Interview exclusive de Thierry Breton, Commissaire Européen au Marché Intérieur », Euronews, avril 2025.