Alors que la polémique TikTok bat son plein, DeepSeek, une plateforme d’IA générative chinoise, fait parler d’elle en assumant totalement l’envoi massif de données d’utilisateurs américains vers la Chine. Une situation qui risque d’attirer l’attention des régulateurs.
Une montée en puissance fulgurante
Développée par un important fonds spéculatif chinois, DeepSeek s’est rapidement imposée comme une alternative crédible aux géants américains comme OpenAI. Son dernier modèle open source fait jeu égal avec les meilleurs systèmes occidentaux, comme en témoignent les performances impressionnantes sur différents benchmarks.
Des données massivement transférées vers la Chine
La politique de confidentialité de DeepSeek est sans ambiguïté : « Nous stockons les informations collectées sur des serveurs sécurisés situés en République Populaire de Chine. » L’entreprise collecte trois types de données :
- Les informations partagées directement (conversations, fichiers uploadés)
- Les données collectées automatiquement (IP, système d’exploitation, patterns de frappe)
- Les informations obtenues via des tiers
« Il ne faudrait pas attendre une panique sur l’IA chinoise pour rappeler aux gens que la plupart des entreprises fixent elles-mêmes les conditions d’utilisation de vos données privées », souligne John Scott-Railton, chercheur principal au Citizen Lab de l’Université de Toronto.
Des inquiétudes croissantes
Plusieurs signaux d’alerte ont déjà été relevés :
- Censure de contenus critiques envers la Chine
- Réponses orientées sur certains sujets sensibles comme Tiananmen
- Transfert de données plus important que TikTok
- Liens avec Baidu et Volces, des géants tech chinois
La situation est d’autant plus préoccupante que DeepSeek n’a pas de département communication établi ni de contact presse, rendant impossible toute demande d’éclaircissement sur leurs pratiques en matière de protection des données.
Une menace pour la domination américaine
Cette montée en puissance de DeepSeek illustre les limites des restrictions américaines comme le bannissement de TikTok. Les utilisateurs continuent de se tourner vers les services chinois, attirés par leurs performances techniques. La startup chinoise a d’ailleurs dû limiter les nouvelles inscriptions lundi dernier, évoquant une « attaque malveillante à grande échelle ».
Face à ces enjeux, certains experts comme Lukasz Olejnik du King’s College de Londres anticipent déjà de possibles actions réglementaires contre les entreprises d’IA chinoises en 2025, avec la collecte de données comme principal argument.