L’ancien président américain, qui devrait reprendre ses fonctions en janvier 2025, prépare déjà le terrain. Donald Trump envisage de suspendre par décret présidentiel la loi interdisant TikTok aux États-Unis, prévue pour entrer en vigueur ce dimanche 24 janvier.
Un revirement surprenant
Selon des sources proches du dossier, Trump souhaiterait accorder un sursis de 60 à 90 jours à l’application chinoise. Un changement de cap radical pour celui qui, lors de son premier mandat en 2020, menaçait déjà d’interdire TikTok sur le territoire américain.
« Cette suspension temporaire permettrait de renégocier les termes du maintien de TikTok aux États-Unis », confie un conseiller proche de Trump sous couvert d’anonymat.
Une opposition farouche de Biden
L’administration Biden, à l’origine de cette loi d’interdiction, s’oppose fermement à toute tentative de suspension. Le président sortant a d’ailleurs appelé son successeur à ne pas revenir sur cette décision, mettant en avant les risques pour la sécurité nationale liés à la collecte de données par ByteDance, la maison-mère chinoise de TikTok.
Un impact considérable sur l’industrie du divertissement
La menace d’interdiction a déjà des répercussions majeures sur l’écosystème digital américain. De nombreuses stars de TikTok, créateurs de contenus et annonceurs se retrouvent dans l’incertitude. L’application, qui compte plus de 150 millions d’utilisateurs aux États-Unis, représente un enjeu économique majeur.
Une bataille politique et juridique intense
Le dossier divise profondément la classe politique américaine. Le sénateur Mitch McConnell mène une résistance bipartisane contre toute intervention présidentielle dans ce dossier. Pendant ce temps, 21 pétitions rassemblant des centaines de milliers de signatures circulent pour s’opposer à l’interdiction.
Des universités prestigieuses comme Washington, Seattle et Texas Tech se sont positionnées en faveur du maintien de l’application, la considérant comme un outil pédagogique et créatif important.
En coulisses, les équipes de TikTok multiplient les rencontres avec les responsables politiques. La plateforme propose notamment de renforcer ses mesures de protection des données des utilisateurs américains via le « Project Texas », un programme de 1,5 milliard de dollars visant à isoler les opérations américaines.
Cette saga juridico-politique pourrait marquer les premiers jours du nouveau mandat de Trump, alors que les relations sino-américaines restent tendues sur de nombreux dossiers technologiques et commerciaux.