En Californie, le supercalculateur le plus puissant au monde vient d’être officiellement inauguré. Baptisé El Capitan, ce mastodonte technologique a nécessité un investissement colossal de 600 millions de dollars.
Une puissance de calcul vertigineuse
Les chiffres donnent le tournis : El Capitan atteint une performance de pointe de 2,79 exaflops, soit l’équivalent de 2,79 quintillions de calculs par seconde. Pour mettre cela en perspective, c’est comme si un million de smartphones haut de gamme travaillaient simultanément.
Cette bête de course pèse la bagatelle de 1,3 million de livres (environ 590 000 kg) répartis sur 87 racks informatiques. Pour fonctionner, El Capitan engloutit 30 mégawatts d’électricité, une consommation qui a nécessité des aménagements spéciaux du réseau électrique local.
Un projet stratégique
Installé au Lawrence Livermore National Labs, à une cinquantaine de kilomètres de la Silicon Valley, El Capitan a une mission sensible : gérer le stock d’armes nucléaires américain et réaliser diverses simulations classifiées.
« Bien que nous explorions encore le rôle complet que jouera l’IA, il ne fait aucun doute qu’elle va améliorer notre capacité à mener les recherches dont nous avons besoin », explique Bradley Wallin, directeur adjoint du laboratoire Livermore.
Un petit frère pour la recherche
El Capitan n’est pas seul : un système plus modeste baptisé Tuolumne, dix fois moins puissant mais toujours dans le top 10 mondial des supercalculateurs, a été installé pour les travaux non classifiés.
Une victoire technologique pour HPE et AMD
Ce projet marque un succès majeur pour Hewlett-Packard Enterprise, qui confirme sa domination dans le domaine des supercalculateurs depuis le rachat de Cray en 2019. Pour AMD, c’est la démonstration éclatante de son retour au premier plan : le fabricant de processeurs, longtemps dans l’ombre d’Intel, s’impose désormais comme un acteur incontournable du calcul haute performance.
Lisa Su, PDG d’AMD, ne cache pas sa satisfaction : « Je souris d’une oreille à l’autre ». Les deux entreprises voient dans El Capitan un tremplin vers le marché florissant de l’IA, les technologies développées pour ce supercalculateur étant directement transposables aux systèmes d’entraînement d’intelligence artificielle.