Fini la rigolade : sites pornos britanniques sous haute surveillance !
L’Ofcom, le gendarme des télécoms et des médias au Royaume-Uni, serre la vis. Depuis jeudi 16 janvier 2025, les sites porno britanniques naviguent en eaux troubles avec l’entrée en vigueur de mesures drastiques de vérification d’âge, issues de l’Online Safety Act (OSA). Fini l’accès facile aux contenus X pour les mineurs, l’heure est à la sécurité en ligne renforcée.
Objectif ? Protéger les enfants de contenus potentiellement nuisibles. Concrètement, tous les services hébergeant du contenu pornographique doivent, d’ici juillet 2025, mettre en place des systèmes de vérification d’âge robustes et efficaces. Plusieurs solutions sont envisagées :
- Vérification par pièce d’identité : Une photo de la carte d’identité pourrait être demandée pour valider l’âge.
- Estimation de l’âge par reconnaissance faciale : Des technologies d’analyse faciale, censées préserver l’anonymat, pourraient être utilisées pour estimer l’âge de l’utilisateur.
- Vérification par carte de crédit : L’utilisation d’une carte de crédit, nominative et donc associée à une personne majeure, pourrait servir de preuve d’âge.
- Services d’identité numérique : L’utilisation de plateformes d’identité numérique certifiées pourrait simplifier le processus.
- Estimation de l’âge par email : Bien que moins fiable, cette méthode pourrait être utilisée en complément d’autres systèmes.
L’Ofcom n’y va pas de main morte. Les services publiant leur propre contenu pornographique (dits « Part 5 ») doivent mettre en place ces mesures dès maintenant. Quant aux plateformes hébergeant du contenu généré par les utilisateurs (dites « Part 3 »), elles ont jusqu’à juillet 2025 pour se conformer.
Les sanctions en cas de manquement sont lourdes : amendes pouvant atteindre 10 % du chiffre d’affaires mondial annuel (plafonnées à 18 millions de livres sterling), mais aussi des mesures perturbant l’activité, comme le blocage du site web par les moteurs de recherche, les fournisseurs de paiement ou les fournisseurs d’accès internet.
« Trop longtemps, de nombreux services en ligne proposant du contenu pornographique et d’autres contenus préjudiciables ont ignoré le fait que des enfants accèdent à leurs services. Soit ils ne demandent pas l’âge, soit les vérifications sont minimales et faciles à contourner. Cela signifie que les entreprises ont effectivement traité tous les utilisateurs comme s’ils étaient adultes, laissant les enfants potentiellement exposés à la pornographie et à d’autres types de contenus préjudiciables. Aujourd’hui, cela commence à changer. » – Dame Melanie Dawes, PDG de l’Ofcom.
Ce renforcement de la sécurité en ligne ne se limite pas à la pornographie. Il s’inscrit dans une démarche plus large visant à lutter contre les contenus illégaux en ligne, tels que les images d’abus sexuels sur mineurs et les images intimes non consenties. L’Ofcom insiste : les méthodes de vérification d’âge doivent être « techniquement précises, robustes, fiables et équitables » pour être considérées comme hautement efficaces. L’utilisation de technologies avancées, comme l’estimation de l’âge par reconnaissance faciale, est donc encouragée, sous réserve du respect de la vie privée des utilisateurs.
Un point crucial reste en suspens : comment garantir l’équilibre entre la protection des mineurs et le respect de la vie privée des adultes ? L’efficacité réelle de ces mesures et leurs potentielles dérives en termes de surveillance restent à évaluer dans les mois à venir. L’Ofcom devra faire preuve de transparence quant à la mise en œuvre et aux résultats de cette nouvelle réglementation. L’avenir nous dira si cette initiative ambitieuse réussira à assainir le paysage numérique britannique.