Dans une annonce qui fait trembler le monde du e-commerce britannique, Google vient de s’engager auprès de la Competition and Markets Authority (CMA) à mener une guerre sans merci contre les faux avis. Cette décision historique, qui prend effet début 2025, marque un tournant dans la régulation des plateformes en ligne.
Des mesures drastiques contre les tricheurs
Le géant de Mountain View ne fait pas dans la demi-mesure. Les entreprises prises en flagrant délit de manipulation verront leur capacité à recevoir de nouveaux avis gelée pendant au minimum 6 mois. Plus radical encore, l’intégralité de leurs avis existants sera supprimée.
« Il s’agit d’une question d’équité, tant pour les entreprises que pour les consommateurs », déclare Sarah Cardell, directrice générale de la CMA. « Nous encourageons l’ensemble du secteur à en prendre note. »
Pour alerter les consommateurs, Google mettra en place un système d’avertissements visuels proéminents sur les profils des entreprises suspectes. Les utilisateurs malveillants ne seront pas épargnés : qu’ils soient basés au Royaume-Uni ou à l’étranger, les récidivistes seront bannis et leur historique d’avis effacé.
Une surveillance étroite sur trois ans
Cette initiative n’est pas laissée au bon vouloir de Google. L’entreprise devra rendre des comptes à la CMA pendant trois ans, avec des rapports réguliers sur l’efficacité des mesures mises en place. C’est la première fois qu’une autorité de régulation obtient un tel niveau d’engagement de la part du géant américain.
Un précédent qui pourrait faire école
Si ces mesures ne concernent pour l’instant que le Royaume-Uni, elles pourraient bien inspirer d’autres régulateurs. D’ailleurs, Google avait déjà commencé à assainir les avis sur Maps en 2024, mais à une échelle plus modeste.
La CMA ne compte pas s’arrêter là : Amazon fait également l’objet d’une enquête similaire depuis 2021. Les conclusions sont attendues dans les prochains mois, et pourraient aboutir à des engagements comparables.
Cette offensive contre les faux avis intervient dans un contexte où la confiance des consommateurs est devenue cruciale. Selon les dernières études, plus de 80% des consommateurs consultent les avis en ligne avant un achat, et 72% font autant confiance aux avis en ligne qu’aux recommandations personnelles.
Pour rappel, au Royaume-Uni, la manipulation d’avis en ligne peut entraîner des amendes allant jusqu’à 10% du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise, selon la législation en vigueur depuis 2023.