Le géant américain des semiconducteurs vient de publier ses résultats pour le dernier trimestre 2024, marqués par une performance mitigée. Si Intel dépasse légèrement les attentes des analystes, l’entreprise fait face à des défis majeurs dans un marché en pleine mutation.
Des chiffres qui dépassent les prévisions, mais…
Pour le Q4 2024, Intel affiche un chiffre d’affaires de 14,26 milliards de dollars, dépassant les 13,81 milliards attendus par les analystes. Le bénéfice par action ajusté s’établit à 0,13$, légèrement au-dessus des 0,12$ anticipés. Cependant, ces résultats masquent une réalité plus complexe : le chiffre d’affaires recule de 7% par rapport à l’année précédente, marquant le troisième trimestre consécutif de baisse.
Une transition managériale délicate
Ces résultats interviennent dans un contexte particulier, marqué par le départ récent de Pat Gelsinger de son poste de PDG. Son mandat aura été particulièrement difficile, caractérisé par une perte de parts de marché face à la concurrence et un retard significatif dans la course à l’IA. La direction est désormais assurée par un duo intérimaire composé de David Zinsner et Michelle Johnston Holthaus.
« Dave et moi prenons des mesures pour renforcer notre position concurrentielle et créer de la valeur pour nos actionnaires », a déclaré Johnston Holthaus lors de la présentation des résultats.
Des perspectives 2025 qui inquiètent
Les prévisions pour le premier trimestre 2025 sont particulièrement préoccupantes. Intel table sur un chiffre d’affaires compris entre 11,7 et 12,7 milliards de dollars, bien en-deçà des 12,87 milliards attendus par le consensus. La direction évoque plusieurs facteurs : la saisonnalité, les conditions économiques difficiles, la forte concurrence, et la digestion des stocks par les clients.
Analyse par division
- La division PC (Client Computing Group) génère 8,02 milliards de dollars (-9% sur un an)
- Le segment Data Center et IA atteint 3,39 milliards (-3%)
- Network and Edge surprend positivement avec 1,62 milliard (+10%)
Une lueur d’espoir avec le soutien gouvernemental
Un point positif majeur reste la finalisation d’une subvention gouvernementale américaine de 7,86 milliards de dollars, destinée à soutenir la production dans quatre États. Cette aide s’inscrit dans la stratégie de relocalisation de la production de semiconducteurs aux États-Unis.
L’action Intel, stable depuis le début de l’année alors que le S&P 500 progressait de 3%, reflète les incertitudes des investisseurs quant à la capacité du groupe à se réinventer dans un marché en pleine mutation technologique.