La Chine prend les devants : Un comité d’experts pour encadrer l’IA et les modèles de langage
Pékin intensifie ses efforts pour réguler l’intelligence artificielle. Loin de se contenter de suivre les traces des autres puissances mondiales, la Chine affiche clairement son ambition : devenir un leader dans la définition des normes de l’IA. Dernière initiative en date, la création d’un comité technique national composé de 41 membres.
Ce comité, placé sous l’égide du Ministère de l’Industrie et des Technologies de l’Information, aura pour mission de définir un cadre précis pour les modèles de langage à grande échelle (LLM) et l’évaluation des risques liés à l’IA. Il réunira des experts issus d’horizons divers, notamment des représentants de Baidu, géant chinois de la tech, et de la prestigieuse Université de Pékin.
Un changement de cap vers plus de contrôle
Cette démarche proactive tranche avec l’approche initialement plus souple adoptée par la Chine vis-à-vis de l’internet mobile et du e-commerce. Elle témoigne d’une volonté de maîtriser le développement de l’IA et d’en encadrer les usages potentiels.
Un changement de cap qui s’est déjà manifesté ces derniers mois par des délais d’approbation plus longs pour les chatbots grand public, malgré des avancées technologiques notables des entreprises chinoises dans le domaine de l’IA.
S’imposer comme leader mondial de la normalisation de l’IA
L’objectif de la Chine est double :
- Promouvoir un développement responsable et éthique de l’IA, en mettant l’accent sur la sécurité et en prévenant les dérives potentielles.
- S’affirmer comme un acteur incontournable sur la scène internationale en matière de normes et de régulation de l’IA, plutôt que de se conformer aux cadres établis par d’autres pays.
Un rapport du Finnish Institute of International Affairs souligne d’ailleurs cette volonté de la Chine de jouer un rôle moteur dans la gouvernance mondiale de l’IA.
Une ambition qui s’inscrit dans la durée
La création de ce comité s’inscrit dans la continuité du plan de développement de la nouvelle génération d’intelligence artificielle lancé par la Chine pour la période 2016-2030. Un plan ambitieux qui vise à faire de l’Empire du Milieu le leader mondial de l’IA d’ici 2030, tant sur le plan de la recherche fondamentale que des applications concrètes.
En investissant massivement dans la recherche et le développement, en attirant les talents et en se dotant d’un cadre réglementaire solide, la Chine se donne les moyens de ses ambitions. Reste à voir comment cette stratégie s’articulera avec celles des autres acteurs majeurs de l’IA sur la scène internationale.