Meta abandonne ses programmes DEI : un recul pour la diversité dans la tech ? (2025)
Coup de tonnerre dans la Silicon Valley : Meta, la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a annoncé la fin de plusieurs programmes phares dédiés à la Diversité, l’Équité et l’Inclusion (DEI). Recrutement, formation, approvisionnement… des pans entiers de la stratégie DEI du géant sont désormais remis en question, officiellement en raison d’un « changement de paysage juridique et politique » aux États-Unis. Une justification qui laisse sceptique plus d’un observateur, en plein milieu de l’année 2025.
Axios a été le premier à révéler l’information, provoquant une onde de choc dans le secteur tech, déjà régulièrement pointé du doigt pour son manque de diversité. Si Meta n’est pas la première entreprise à revoir sa stratégie DEI à la baisse ces dernières années (on se souvient des polémiques similaires chez Google ou Amazon), la brutalité de l’annonce interpelle. En 2023, Meta publiait encore fièrement des rapports sur ses progrès en matière de représentation des minorités. Que s’est-il passé depuis ?
Officiellement, Meta invoque le durcissement du contexte légal autour des programmes DEI aux États-Unis. Plusieurs États ont en effet introduit des législations limitant, voire interdisant, certaines pratiques jugées discriminatoires à l’encontre des personnes blanches, notamment dans le cadre du recrutement ou des promotions. La Cour Suprême a d’ailleurs rendu plusieurs arrêts ces dernières années qui ont complexifié la mise en œuvre de politiques volontaristes en matière de diversité.
Cependant, de nombreux experts et militants des droits civiques estiment que cet argument juridique est un prétexte. Ils soulignent l’importance cruciale des programmes DEI pour lutter contre les biais inconscients et systémiques qui persistent dans le secteur technologique. « Supprimer ces programmes, c’est renoncer à construire un futur plus juste et équitable dans la tech, » déclare un porte-parole de Color of Change, une organisation luttant pour la justice raciale.
D’autres voient dans la décision de Meta un simple calcul économique. Face à un contexte économique incertain et des pressions accrues des actionnaires, le géant aurait choisi de sacrifier ses initiatives DEI sur l’autel de la rentabilité. Un choix cynique, selon ses détracteurs, qui rappellent que la diversité est non seulement une question d’éthique, mais aussi un facteur de performance et d’innovation.
Alors, simple ajustement face à un contexte juridique mouvant ou véritable renoncement à ses ambitions en matière d’inclusion ? La décision de Meta soulève en tout cas de sérieuses questions sur l’avenir des programmes DEI dans la tech américaine. D’autres entreprises suivront-elles le mouvement, créant un effet domino dévastateur pour la diversité ? L’impact de cette décision sur le recrutement et la rétention des talents issus des minorités est également une préoccupation majeure. Les mois à venir seront cruciaux pour observer les conséquences de ce revirement stratégique de Meta et la réponse des autres acteurs du secteur.
Reste un sentiment d’amertume. En 2025, alors que les enjeux de la représentation et de l’inclusion sont plus importants que jamais, le choix de Meta apparaît comme un regrettable pas en arrière. Un signal négatif pour l’ensemble de l’industrie technologique, qui peine encore à refléter la diversité de la société qu’elle est censée servir. L’histoire jugera si cette décision était une simple erreur de parcours ou un tournant majeur dans la lutte pour une tech plus inclusive.