En ce début 2025, Meta fait polémique avec sa nouvelle politique de modération. Le géant des réseaux sociaux vient d’annoncer des changements majeurs dans ses règles de modération, notamment concernant les contenus visant les minorités.
Un virage controversé dans la modération
Dans une mise à jour de sa politique interne, Meta a décidé de lever plusieurs restrictions concernant les commentaires ciblant les immigrants, les femmes et les personnes transgenres. Les nouvelles directives autorisent désormais explicitement « les allégations de maladie mentale ou d’anormalité basées sur le genre ou l’orientation sexuelle ».
Les documents internes, révélés par Platformer, montrent l’étendue de ces changements. Des phrases comme « Les personnes trans ne sont pas réelles, elles sont malades mentalement » ou « Les gays ne sont pas normaux » ne seront plus considérées comme des violations des standards de la communauté.
Des exemples concrets qui font froid dans le dos
Les nouvelles directives de modération incluent une liste d’exemples « non-violants » particulièrement troublante :
« Il n’y a pas d’enfants trans »
« Une femme trans n’est pas une femme, c’est juste un homme confus »
« Une personne trans n’est ni un il ni un elle, c’est un ça »
Cette décision intervient paradoxalement alors que Meta affirme toujours dans ses principes vouloir « supprimer tout discours déshumanisant ».
Un contexte alarmant pour la communauté LGBTQ+
Ces changements surviennent dans un climat déjà tendu pour la communauté LGBTQ+. En 2024, plus de 550 projets de loi anti-LGBTQ+ ont été présentés aux États-Unis, dont 40 ont été adoptés. La majorité de ces textes cible spécifiquement les personnes trans.
Les chiffres sont particulièrement inquiétants :
- 36 personnes trans ou non-binaires assassinées aux États-Unis en 2024
- 2 800 crimes de haine contre la communauté LGBTQ+ recensés par le FBI en 2023
- 50% des victimes sont des femmes trans noires
Une stratégie d’entreprise contestée
Alex Schultz, directeur marketing de Meta et cadre gay le plus haut placé de l’entreprise, a tenté de justifier ces changements en interne, suggérant que l’exposition aux discours anti-LGBTQ+ pourrait paradoxalement renforcer le soutien aux droits des personnes queer.
Cette position fait écho à la volonté de Meta de s’aligner sur la politique de la nouvelle administration Trump, marquant un tournant significatif dans l’approche du réseau social en matière de modération des contenus haineux.
Des sources internes indiquent que ces changements ont provoqué de vives tensions au sein des équipes de confiance et de sécurité de Meta, certains employés envisageant même de quitter l’entreprise en signe de protestation.