L’administration Trump ne lâche pas du lest sur le dossier des semi-conducteurs. Selon nos sources proches du dossier, les officiels américains planchent actuellement sur un nouveau tour de vis concernant les exportations de puces Nvidia vers la Chine. Cette fois-ci, c’est la puce H20 qui est dans le viseur de Washington.
Pour ceux qui suivent le feuilleton depuis le début, la H20 est justement cette version allégée que Nvidia avait spécialement conçue pour contourner – légalement – les restrictions américaines existantes. Un petit bijou technologique qui permet quand même de faire tourner des modèles d’IA, mais avec des performances revues à la baisse pour rester dans les clous de la réglementation.
« Les discussions n’en sont qu’à leurs débuts », nous confie une source proche du dossier. « L’équipe en place prend le temps d’évaluer toutes les implications avant de prendre une décision définitive. »
Cette potentielle nouvelle restriction s’inscrit dans une stratégie plus large de contrôle des exportations technologiques vers la Chine. Depuis 2022, les États-Unis ont progressivement resserré l’étau autour des composants les plus avancés, particulièrement ceux utilisés dans le développement de l’IA.
Pour Nvidia, c’est un nouveau coup dur qui se profile. Le géant américain avait déjà dû revoir sa copie plusieurs fois, développant successivement les puces A800 puis H800 pour maintenir ses parts de marché en Chine tout en respectant les régulations. La H20, lancée fin 2024, représentait leur dernière tentative d’adaptation.
Les enjeux sont colossaux : la Chine représente environ 25% du chiffre d’affaires de Nvidia dans le secteur des data centers. Une nouvelle restriction pourrait sérieusement impacter les résultats du groupe, déjà contraint de jongler entre les exigences réglementaires américaines et les besoins du marché chinois.
Du côté de Pékin, les autorités n’ont pas encore réagi officiellement, mais les tensions diplomatiques sont palpables. Les géants chinois du tech comme Baidu, Alibaba et Tencent, gros consommateurs de puces Nvidia, pourraient être contraints d’accélérer leur transition vers des solutions locales, notamment les processeurs développés par des entreprises comme Huawei.
Reste à voir comment cette situation évoluera dans les prochaines semaines. Pour l’instant, les discussions se poursuivent en coulisses, et rien n’est encore gravé dans le marbre.