OpenAI voit grand : 125 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2029, pari sur les agents et course aux data centers
OpenAI défraie à nouveau la chronique, non pas avec une nouvelle IA révolutionnaire, mais avec des prévisions financières qui donnent le vertige. Selon des documents confidentiels obtenus par The Information, la société prévoit d’atteindre 125 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2029, et même 174 milliards en 2030. Un objectif colossal qui repose sur un changement de stratégie : exit la focalisation exclusive sur ChatGPT, place aux agents autonomes et aux solutions business.
Une croissance explosive, vraiment ?
De 40 milliards de dollars de revenus en 2028 à 125 milliards en 2029, la projection d’OpenAI relève de l’exploit. Cette croissance fulgurante serait alimentée par deux moteurs principaux : le développement d’agents autonomes capables d’exécuter des tâches complexes à partir d’instructions textuelles, et la création de solutions sur mesure pour des secteurs clés comme l’industrie, la santé et la finance.
ChatGPT, malgré son succès phénoménal, ne suffirait plus à soutenir de telles ambitions. Les agents, plus facilement intégrables dans les flux de travail des entreprises, offriraient des marges plus importantes. Imaginez des agents gérant les chaînes d’approvisionnement, analysant des données médicales, ou optimisant des portefeuilles d’investissement : un potentiel énorme qui explique le virage stratégique d’OpenAI. L’objectif est clair : moins dépendre du grand public, et séduire les entreprises prêtes à payer le prix fort pour des solutions d’IA performantes.
Data centers et agents : les piliers de la stratégie OpenAI
Pour soutenir cette croissance exponentielle, OpenAI mise sur des investissements massifs dans les infrastructures. La société prévoit de construire des data centers gigantesques de 5 GW. Outre la puissance de calcul nécessaire à l’entraînement des modèles d’IA, ces projets pharaoniques auraient un impact économique considérable, avec la création de milliers d’emplois. À titre d’exemple, un seul data center de cette envergure pourrait générer 4 000 emplois directs (soit 80 emplois pour 100 MW), entraîner 27,97 milliards de dollars de dépenses annuelles et injecter plus de 20 milliards de dollars dans le PIB du Texas, avec des retombées similaires dans d’autres États comme le Michigan ou la Californie.
Ces ambitions s’inscrivent dans une stratégie plus globale. On pense notamment à « Project Stargate », un partenariat colossal de 500 milliards de dollars visant à construire des centres de données à travers les États-Unis, pour répondre à la demande croissante en calcul haute performance pour l’IA.
Les agents autonomes, comme DALL·E 3 ou GPT-4, deviendraient le fer de lance de la stratégie d’OpenAI. Leur capacité à automatiser des tâches complexes, de la planification de projets à la résolution de problèmes techniques, les rend particulièrement attractifs pour les entreprises. Mais le développement de ces agents a un coût : l’entraînement d’un modèle avancé peut engloutir des centaines de millions de dollars, sans garantie de retour sur investissement immédiat.
Coûts faramineux et scepticisme ambiant
Ces ambitions démesurées soulèvent des interrogations, notamment sur la viabilité financière du modèle. Les coûts d’exploitation de Project Stargate, par exemple, pourraient atteindre 130 milliards de dollars par an, avec une part importante consacrée à l’énergie, notamment issue de réacteurs nucléaires dédiés. Des dépenses colossales qui risquent de peser lourd sur les marges d’OpenAI, déjà confrontée à des pertes estimées à 5 milliards de dollars en 2024.
OpenAI prévoit d’atteindre la rentabilité en 2029, avec 14 milliards de dollars de bénéfices nets. Un objectif ambitieux, contesté par certains analystes qui pointent du doigt une concurrence de plus en plus féroce (Google, Microsoft et Meta investissent massivement dans l’IA) et des coûts structurels importants. Les data centers ne représentent que 40 % des dépenses totales d’OpenAI. Le reste est absorbé par la R&D, les salaires et la maintenance.
L’impact économique local, notamment aux États-Unis, est un argument mis en avant par OpenAI. Des dizaines de milliers d’emplois pourraient être créés, aussi bien directs (construction, maintenance) qu’indirects (fournisseurs, services locaux). Le Texas, en passe de devenir un hub technologique majeur, serait particulièrement bénéficiaire. Cependant, ces prévisions restent conditionnées à la réalisation des objectifs financiers ambitieux d’OpenAI. L’entreprise réussira-t-elle à concilier innovation technologique et viabilité économique ? L’avenir nous le dira.