Ce lundi marque le début d’un procès majeur contre Apple au Royaume-Uni, où le géant technologique devra défendre sa politique tarifaire sur l’App Store face à une action collective estimée à 1,5 milliard de livres sterling (environ 1,75 milliard d’euros).
L’affaire, portée devant le Tribunal de la concurrence de Londres, accuse Apple de profiter de sa position dominante pour imposer des commissions « excessives et injustes » aux développeurs et, par extension, aux consommateurs britanniques.
« Apple s’est comporté comme un garde-barrière numérique, exploitant sa position monopolistique pour extraire des frais démesurés », déclare Rachael Kent, la représentante des plaignants et professeure d’économie numérique au King’s College de Londres.
Au cœur du litige se trouve la commission de 30% qu’Apple prélève sur chaque achat d’application et transaction in-app. Les plaignants estiment que ce taux, appliqué depuis le lancement de l’App Store en 2008, a permis à Apple d’engranger des bénéfices démesurés au détriment des consommateurs.
L’action collective représente près de 19,6 millions d’utilisateurs britanniques de l’iPhone et de l’iPad. Si les plaignants obtiennent gain de cause, chaque utilisateur pourrait recevoir un dédommagement variant entre 60 et 100 livres sterling.
Apple maintient que sa commission est justifiée par :
- Les investissements dans la sécurité de la plateforme
- Le développement continu des outils pour les développeurs
- Les coûts d’infrastructure et de maintenance
- Le contrôle qualité des applications
Cette bataille juridique s’inscrit dans un contexte plus large de contestation mondiale des pratiques d’Apple. En 2024, l’entreprise a déjà dû modifier ses politiques dans l’Union Européenne suite à l’entrée en vigueur du Digital Markets Act.
Le procès, qui devrait durer plusieurs semaines, pourrait créer un précédent important pour d’autres juridictions et potentiellement forcer Apple à revoir fondamentalement son modèle économique sur l’App Store.
L’entreprise de Cupertino fait face à des accusations similaires aux États-Unis et en Australie, où des développeurs et des régulateurs remettent en question la légitimité de sa commission et son contrôle strict sur la distribution d’applications iOS.