Le Département de Justice américain (DOJ) vient de mettre au jour une affaire qui secoue la Silicon Valley. Matthew Thompson, ancien PDG de la startup GameOn, et son épouse Sarah Thompson sont accusés d’avoir orchestré une fraude colossale estimée à plus de 60 millions de dollars entre 2018 et 2024.
Selon l’acte d’accusation dévoilé hier par le procureur fédéral de New York, le couple aurait mis en place un système frauduleux particulièrement sophistiqué. GameOn, qui se présentait comme une startup prometteuse dans le développement de chatbots IA, aurait systématiquement falsifié ses documents financiers et gonflé ses projections de croissance pour attirer les investisseurs.
« Cette affaire illustre l’une des fraudes les plus flagrantes jamais observées dans le secteur de l’IA », déclare Jennifer Martinez, procureure en charge du dossier. « Les accusés n’ont pas hésité à exploiter l’engouement autour de l’intelligence artificielle pour s’enrichir personnellement. »
Les enquêteurs ont mis en lumière plusieurs aspects troublants de cette affaire :
- Des documents financiers truqués : Le couple aurait présenté des bilans falsifiés montrant un chiffre d’affaires multiplié par 10
- Des démonstrations technologiques bidon : Les présentations aux investisseurs auraient utilisé des chatbots concurrents en les faisant passer pour leurs propres développements
- Des dépenses personnelles extravagantes :
- Une villa de 12 millions de dollars à Atherton
- Une collection de voitures de luxe incluant trois Ferrari et deux Lamborghini
- Des voyages en jet privé estimés à 2,5 millions de dollars
Le Bureau du Procureur a également révélé que plusieurs employés de GameOn avaient alerté les autorités après avoir découvert des irrégularités dans la gestion de l’entreprise. La startup, qui employait une cinquantaine de personnes, a été placée en liquidation judiciaire le mois dernier.
Les époux Thompson font face à de multiples chefs d’accusation, notamment pour fraude électronique, fraude en valeurs mobilières et association de malfaiteurs. S’ils sont reconnus coupables, ils risquent jusqu’à 30 ans de prison.
Cette affaire intervient dans un contexte de surveillance accrue du secteur de l’IA par les autorités américaines, alors que les investissements dans ce domaine ont atteint des sommets historiques. Le DOJ a d’ailleurs annoncé la création d’une cellule spécialisée dans la détection des fraudes liées à l’IA, dotée d’un budget de 50 millions de dollars pour l’année 2025.