Depuis son arrivée sur le continent africain, Starlink, le service d’internet par satellite d’Elon Musk, fait trembler les opérateurs historiques. L’entreprise propose désormais ses services dans 16 pays africains, avec des tarifs parfois inférieurs aux fournisseurs locaux.
Une révolution tarifaire en Afrique
L’analyse menée par Rest of World révèle une situation inédite : dans au moins 5 pays africains, l’abonnement mensuel Starlink est moins cher que celui du principal fournisseur d’accès fixe. Les tarifs oscillent entre 10$ au Kenya et 50$ en Eswatini, avec une moyenne de 28-34$ dans la plupart des pays.
« Je peux être au milieu d’une forêt et, si j’ai une vue directe du ciel, je peux avoir ma connexion internet », explique Nitinder Mohan, professeur d’informatique à l’Université de Technologie de Delft.
Le Kenya, terrain d’essai prometteur
Le Kenya est devenu le laboratoire africain de Starlink. Avec un tarif mensuel de 10$ pour 50 Go, le service a conquis plus de 8 000 abonnés en moins d’un an. Face à cette concurrence, Safaricom, l’opérateur historique, a dû revoir sa stratégie en baissant ses prix et en augmentant ses débits.
Des défis techniques et économiques
La popularité de Starlink a ses revers. En novembre 2024, l’entreprise a dû suspendre les nouvelles souscriptions dans les grandes villes kényanes en raison d’une surcharge du réseau. Des investissements dans de nouvelles infrastructures sont prévus à Nairobi et Johannesburg.
« Safaricom était assez cher et l’internet n’était même pas fiable. Starlink me permet de partager la connexion avec ma famille même quand je ne suis pas là. » – Abel Boreto, investisseur basé à Nairobi
Les opérateurs historiques contre-attaquent
Les géants des télécoms ne restent pas inactifs. Vodacom, maison-mère de Safaricom, s’est associé à AST SpaceMobile pour développer son propre réseau satellite. Cette réaction illustre l’impact disruptif de Starlink sur le marché africain des télécommunications.
Les inquiétudes concernent aussi la monopolisation potentielle du marché. Les opérateurs locaux, qui emploient des milliers de personnes en Afrique, craignent de perdre des parts de marché significatives face à ce nouveau concurrent américain.
En 2025, alors que seulement 38% de la population africaine a accès à internet (contre 91% en Europe), Starlink pourrait accélérer la démocratisation de l’accès au web sur le continent. Reste à voir comment le marché évoluera face à cette nouvelle donne.