À quelques jours de la transition présidentielle, l’administration Biden a confirmé qu’elle ne forcera pas TikTok à cesser ses activités aux États-Unis ce dimanche 19 janvier, malgré l’entrée en vigueur de la loi votée en avril 2024.
Le dossier TikTok prend un nouveau tournant, alors que la date butoir approche pour ByteDance, la maison-mère chinoise du réseau social. La Maison Blanche a précisé sa position : « TikTok devrait continuer à opérer sous propriété américaine. Étant donné que la loi entre en vigueur pendant un week-end férié, la veille de l’inauguration, ce sera à la prochaine administration de la mettre en œuvre. »
La loi, signée par Biden en 2024, prévoit des sanctions massives pour les entreprises technologiques continuant à héberger ou distribuer TikTok tant que l’application reste sous contrôle chinois. Les amendes peuvent atteindre 5 000 dollars par utilisateur – une somme colossale compte tenu des 170 millions d’utilisateurs mensuels revendiqués par la plateforme.
Donald Trump, qui prendra ses fonctions lundi, a complètement inversé sa position par rapport à son premier mandat. Après avoir tenté d’interdire l’application en 2020, il s’est engagé à « sauver » TikTok durant sa campagne victorieuse de 2024. Une rencontre récente avec le PDG de TikTok, Shou Chew, à Mar-a-Lago, illustre ce revirement spectaculaire.
Les démocrates tentent de gagner du temps. Un projet de loi visant à accorder 270 jours supplémentaires à ByteDance a été bloqué par le sénateur républicain Tom Cotton, invoquant des préoccupations de sécurité nationale. Chuck Schumer, leader de la minorité au Sénat, a qualifié ce blocage de « stupéfiant » et a personnellement plaidé auprès de Biden pour une extension.
« Il est clair que nous avons besoin de plus de temps », a déclaré Schumer. « Nous devons continuer à chercher une solution responsable qui maintienne TikTok en activité, protège les moyens de subsistance des Américains et nous prémunisse contre la surveillance du Parti communiste chinois. »
La Cour suprême, saisie par Trump pour reporter l’échéance, semble pencher en faveur de la constitutionnalité de la loi. Lors des plaidoiries, le président de la Cour John Roberts a soulevé la question cruciale des liens entre ByteDance et les services de renseignement chinois.
Les géants de la tech comme Apple, Google et Oracle n’ont pas encore indiqué leur position face à cette situation inédite, alors qu’ils risquent d’importantes sanctions en continuant à fournir leurs services à TikTok après dimanche.